La Chine, troisième plus grand pays au Monde avec 9.6 millions de km2, est également le pays le plus peuplé de la planète avec 1.4 Milliards d’habitants soit 1/6 de la population mondiale. Le colosse asiatique, souvent appelé l’atelier du Monde est le plus gros exportateur de marchandises du globe et peut donner l’impression au grand public d’une fourmilière grouillante où s’entassent les usines et où la pollution est omniprésente.

Le Made in China ne fait pas rêver mais pourtant, l’Empire du Milieu constitue l’une des plus anciennes civilisations au Monde et peut-être même la plus ancienne civilisation continue. Ce Pays-Continent est bordé par une quinzaine de pays : à l’Est par l’Océan Pacifique et la Corée du Nord, au Nord par la Russie et la Mongolie, au Sud par le Vietnam, le Laos, la Birmanie, l’Inde, le Bhoutan et le Népal et à l’Ouest par le Pakistan, l’Afghanistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et le Kazakhstan. Entre les steppes du Nord, le désert de Gobi à l’Ouest, la plaine côtière à l’Est et les contreforts de l’Himalaya au Sud, le pays qui se développe à une vitesse folle offre des contrastes saisissants.
Même si les Hans constituent l’ethnie ultra majoritaire du pays, une cinquantaine d’autres minorités peuplent la Chine et sont reconnus par L’État. Sur la carte d’identité chinoise, l’identité ethnique est mentionnée et permet selon le gouvernement chinois, d’appliquer une « discrimination positive » afin de préserver la culture et la langue des peuples « non Han ». Pour autant, certaines d’entre elles sont tristement célèbres car persécutées par le pouvoir en place comme les Ouïgours ou les Tibétains à l’Ouest.
Les libertés ont la vie dure même pour les Hans au pays du soleil couchant. Tout est ultra surveillé et sécurisé, la petite délinquance n’existe pas ou en tout cas n’est pas visible. Les caméras de surveillance pratiquent la reconnaissance faciale et la population dispose d’un permis à point. Chaque infraction ou petit larcin se paie cher, allant de l’interdiction d’utiliser les transports en commun, de changer de province, d’acheter un bien, de bénéficier d’un compte bancaire avant d’aller en prison. Pas de doute possible, mieux vaut se tenir à carreau !
Autre image d’Épinal, la Chine est un pays communiste. Certes, mais ici tout s’achète et tout se vend, le pays a fait du chemin depuis Mao Zedong. Aujourd’hui, la monnaie physique tend à disparaître et on paie en scannant des QR Code dans la rue avec son smartphone. On a même vu un clochard faire la manche dans le métro de Pékin en arborant autour du coup un panonceau muni d’un QR Code !

Rivière Li
Malgré tout, la Chine reste une formidable destination touristique offrant une incroyable diversité de paysages, des sites culturels et naturels extraordinaires et de nombreuses spécialités culinaires.
Lorsqu’on envisage un voyage en Chine, certaines images nous apparaissent rapidement : La mythique Grand Muraille, la Skyline de la frénétique Shanghai, l’impressionnante Armée de terre cuite de Xi An, les Pandas et la cuisine savoureuse et pimentée du Sichuan, les minorités ethniques du Yunnan, les méandres de la Rivière Li, l’envoutante Route de la Soie, la Cité Interdite de Pékin et bien d’autres encore… Mais la Chine est tellement vaste qu’à moins d’avoir le temps pour soi, il est nécessaire de faire des choix pour organiser son séjour.
Véritable aubaine pour moi, mon ami Ting-Ting, venue en France pour ses études en oeno-tourisme a su me conseiller et m’aider dans l’organisation du séjour. En effet, si nous avions déjà repéré de nombreuses provinces à arpenter, il était nécessaire de voir si cela était réellement jouable, notamment en matière de transport. Et force est de constater que le pays est extrêmement performant en la matière ! Durant nos trois semaines de voyage, nous avons pris 7 fois l’avion, 5 fois le train et un nombre incalculable de bus, taxi et autre métro sans aucun problème en parcourant pas moins le chiffre vertigineux de 8 500 kilomètres !

Retour sur ce road-trip d’exception, c’est parti !
Shanghai, porte de la Chine sur le Monde…
Shanghai sera notre porte d’entrée chinoise, ce qui correspond bien avec la destinée de la ville, souvent considérée comme la Porte de la Chine sur le Monde. La mégalopole peut se targuer de chiffres qui font tourner la tête ! La ville est la plus peuplée de Chine avec plus de 27 millions d’âmes et environ 80 millions pour son aire urbaine (12 millions de plus que la France pour une seule ville).
Le choix d’un atterrissage à Shanghai n’était pas anodin non plus puisque mon amie Ting-Ting y vit et que grâce à elle, l’arrivée en terre inconnue se ferait certainement en douceur. Comment être mieux accueilli dans un pays que par des amis ou de la famille ! Il faut dire que lors de son stage à Strasbourg, nous avions longuement parlé de ce projet de voyage ensemble et, en grande ambassadrice de son pays, elle a rapidement su attiser ma curiosité et me donner envie de partir à la découverte de l’Empire du Milieu.
Notre arrivée s’est faite en douceur grâce à une totale prise en charge de sa part, ce qui nous a beaucoup soulagé. Il faut dire que la communication n’est pas aisé en Chine même si les nouvelles technologie font des miracles de nos jours. Après une courte sieste et un rafraîchissement à l’hôtel, on décide de faire un tour dans le centre historique de Shanghai et on ne sera pas déçu.
A vrai dire, je n’attendais pas grand chose de cette première étape dans une agglomération au développement frénétique et obsédée par le business, et il faut bien reconnaitre que contre toute attente, Shanghai m’a beaucoup plu.
J’ai aimé l’ambiance et l’atmosphère chaude et humide de la ville. Nous sommes bien en Asie, pas de doute possible. Ting-Ting nous fait pénétrer dans le vieux Shanghai, et nous arpentons des ruelles commerçantes bordées par de fières bâtisses de style traditionnel. Ça grouille de badauds, le spectacle est permanent, les magasins s’invitent dans la rue à travers des démonstrations et autres dégustations. On passe ici quelques heures avant de rejoindre la quartier historique du Bund à la tombée de la nuit.
Le Bund est en fait un prestigieux boulevard, longeant la rivière Huangpu et jalonné de somptueux édifices de style européen construit au début du XXème siècle. Ces bâtiments coloniaux rappellent le souvenir du développement du commerce et des concessions internationales. A partir du milieu du XIXème siècle, le quartier devint un port ouvert sur le Monde, où l’ensemble des commerçants étrangers venaient faire affaire. Aujourd’hui, le Bund est une des principales attractions touristiques de la ville où il fait bon flâner à la tombée de la nuit. Le jeu des lumières vient mettre en valeur les façades d’époque et contraste avec l’impressionnante ligne de gratte-ciels du quartier de Pudong sur l’autre rive !














Zhujiajiao, la Venise de Shanghai…
La Chine compte de nombreuses villes d’eau. Les plus spectaculaires d’entre elles ont été édifiées autour du delta du fleuve Yang-Tsé-Kiang dans les environs de Shanghai. Pour lutter contre les inondations et tenter de maîtriser les crues du capricieux et sauvage cours d’eau, un nombre incalculable de canaux a été construit façonnant de nombreuses cités intimement liée à l’eau.
Ting-Ting nous propose ainsi une excursion vers Zhujiajio (toujours dans Shanghai intramuros), accessible en métro depuis notre hôtel. La ville, surnommée « Venise de Shanghai » est particulièrement bien conservée et de nombreux bâtiments datent de la Dynastie Ming. Ruelles pavées, échoppes colorées, mélange d’odeurs de spécialités sucrées et salées, Zhujiajio dégage vraiment une ambiance sympathique où il fait bon se balader. Les eaux tranquilles des canaux sont franchies par pas moins de 36 ponts ! Une belle découverte inopinée.














Zhangjiajie, comme un air d’Avatar…
On quitte le tumulte de Shanghai pour l’une des pépites de la Chine, le Parc Naturel National de Wulingyuan et ses décors uniques au monde ! Située dans la province du Hunan à quelques encablures de la ville de Zhangjiajie, dans une zone encore assez difficile d’accès, la réserve naturelle de Wulingyuan présente un nombre incalculable de pics karstiques qui se dressent vers le ciel et forment une véritable forêt de pierre. James Cameron s’en serait d’ailleurs inspiré pour la création des décors du film Avatar.
La zone est extrêmement vaste et on se concentre sur quelques spots identifiés en amont. L’entrée du parc est pensée à la chinoise et ressemble davantage à une entrée de parc d’attraction, ce qui peut dérouter les touristes européens, qui préfèrent limiter au maximum l’emprunte humaine en ce type de lieu. Ici, au contraire, de nombreuses terrasses d’observation sont aménagées, des ascenseurs géants, des passerelles et ponts, des téléphériques, des boutiques et restaurants jonchent le parcours par endroit. Certaines zones sont bien moins fréquentées comme par exemple les sentiers de randonnées raides qui demandent un peu d’effort. Des navettes circulent constamment et desservent une bonne partie des points d’intérêt du parc. Tout est fait pour faciliter la vie du visiteur lambda. Quoi qu’il en soit, les paysages sont exceptionnels et impressionnants. Je n’ai jamais rien vu de tel ! C’est fabuleux et on se sent tout petit.
















































Chengdu, capitale du Sichuan…
On quitte Zhangjiajie pour le Sichuan et sa capitale, Chengdu. Avec 18 millions d’âmes, elle fait partie des villes les plus peuplées de Chine, assumant le rôle de centre de la Chine de l’Ouest. Particulièrement dynamique et réputée à travers le monde pour sa cuisine fine et pimentée, son climat est aussi connu pour son humidité et son temps souvent couvert.
On part se balader dans la ville et l’ambiance y est agréable. Notre hôtel est situé non loin du temple de Qingyang qui est l’un des plus anciens et des plus grands temples taoïstes de la Chine. Le temple renferme de nombreux pavillons, cours, jardins, un restaurant et une maison de thé où les anciens viennent échanger et jouer des parties interminables de Mahjong. On en prend plein les yeux !
Question shopping et street food, on est également servi avec la célèbre rue piétonne Jinli. Tout ici est fait pour consommer. C’est à nouveau un festival de couleurs, d’odeurs qui s’offre à nous. Après avoir fait quelques emplettes et testé quelques spécialités locales plus ou moins farfelues, on tombe sur une boutique très classe consacrée au tabac ! Et oui, ici, les cigarettes, bien moins diabolisées qu’en Occident, sont un véritable produit de luxe. Certains paquets peuvent coûter plusieurs centaines d’euros et on avoue qu’après avoir goûté l’une ou l’autre on ne comprend pas…
Quoi qu’il en soit, dans la rue ou au restaurant, notre incursion en terre sichuanaise nous a vraiment convaincu par la finesse de la cuisine régionale. La traditionnelle fondue du Sichuan, aussi appelé Hot Pot, qui consiste à faire cuire les aliments (viande et légumes) dans deux bouillons blanc et rouge, pimentés et au poivre de Sichuan qui anesthésie légèrement la bouche sont une belle découverte. On s’est régalé !
































Le Centre des Pandas de Chengdu, à la rencontre de la star du Sichuan…
Mais si nous sommes venu à Chengdu, il y une autre raison que la cuisine. En effet, on veut voir la star de la région en chair et en os, j’ai nommé le Panda ! Il est possible de voir le Panda dans son milieu naturel dans certaines réserves mais sans certitude et comme nous avons peu de temps devant nous, on opte pour une visite du Centre des Pandas de Chengdu.
Le centre a avant toute chose pour objectif l’étude et la reproduction en captivité du panda géant, espèce particulièrement menacée qui ne compte plus que 2 000 individus au monde. Appartenant à l’ordre des carnivores, le panda dispose d’un système digestif capable de digérer de la viande. Pourtant, son régime alimentaire se cantonne principalement au bambous dont il raffole. Il en ingurgite jusqu’à 20 kilos par jour.
Le Parc animalier, qui compte une centaine d’individus, comporte 8 grandes zones distinctes, déployées en fonction de l’âge de ces derniers. Mieux vaut venir tôt, car d’après les dires des locaux, après avoir mangé et joué en matinée, la sieste peut être longue, c’est leur hobbie préféré !
Le parc abrite également de nombreux panda roux, surnommés renards de feu en Chine.



























Le Bouddha Géant de LeShan…
Toujours au départ de Chengdu, on prend le train très tôt pour partir à l’assaut de LeShan et son Bouddha Géant, situé à environ 150 kilomètres de la capitale du Sichuan. Les trains chinois sont comme toujours extrêmement efficaces. On commence l’ascension de la colline et il y a du monde ! Après cette petite marche, on tombe sur une terrasse panoramique qui nous permet d’observer la tête monumentale du géant de pierre. On descend ensuite les escaliers en file indienne interminable pour apprécier les dimensions impressionnantes de ce Bouddha titanesque. Avec plus de 71 mètres de haut et 28 mètres de large, c’est l’un des plus grands Bouddha au Monde.
Près de 100 ans auront été nécessaires à sa construction. Elle fut entreprise pour protéger les marins empruntant le périlleux confluent des trois rivières environnantes (Dadu, Quini et Min). La quantité pharaonique de pierre retirées de la falaise et tombées dans l’eau auraient modifié, d’après la légende, le lit du cours d’eau, qui serait devenu sans danger pour les navires l’empruntant.
Le site est vaste et ne se limite pas au simple Bouddha. Un vaste parc agrémenté de pavillons, restaurants et temples ponctue le parcours qui devient vraiment plaisant.
























































Shangri La, incursion en terre tibétaine…
Après être tombé sous le charme du Sichuan, on poursuit notre périple en direction du Yunnan, autre grand classique d’un voyage en Chine. La Région frontalière du Tibet, de la Birmanie, du Laos et du Viêt Nam comporte pas moins de 25 ethnies différentes. Principalement montagneux, le Yunnan est aussi une des régions les plus pauvres de Chine, où le tourisme occupe une place importante.
On rejoint Shagri La et le plateau tibétain par les airs. La ville est située à plus de 3 000 mètres d’altitude et on constate en allant se promener dans cette belle cité que le ciel y est d’un bleu profond et que notre souffle est plus court. L’ancienne Zhongdian a été rebaptisé en 2001 Shangri La par les autorités chinoises qui a consideré qu’elle correspondait à la vallée perdue aux confins du Tibet dont parle James Hilton dans son roman « Les Horizons perdus« . Et c’est clair qu’en terme d’image ca fonctionne. Ce seul nom nous fascine. On a clairement l’impression d’être dans un tout autre pays. Les traits de la population locale, la nourriture, l’écriture, les lieux de culte ; tout est différent ! Un véritable voyage dans le voyage ! On a adoré !
Après un bref passage au marché où la viande de yak est reine, on prends un peu de hauteur pour aller admirer le plus grand moulin à prières du Monde. Fabriqué en cuivre et recouvert d’or, il mesure pas moins de 21 mètres de haut et pèse 60 tonnes. Les efforts conjugués de quatre personnes minimum sont nécessaires pour l’activer. J’ai tenté de le faire tourner seul mais ce fut un échec cuisant !


























Songzalin, le Petit Potala…
A quelques kilomètres de là, après une quinzaine de minutes en bus, on tombe né à né avec la Monastère tinétain de Songzalin. Egalement surnommé « Petit Potala » du fait de sa ressemblance frappante avec celui de Lhassa, il est l’un des monastère les plus importants du Yunnan. Près de 700 moines et Lamas y vivent et y étudient philosophie et textes bouddhistes tibétains.
Bien moins fréquenté que la ville, on y ressent une sérenité absolue. Fièrement derssé sur une petite colline, l’imposant complexe sacré s’offre à nous. Après avoir gravi quelques dizaines de marches, pénétré dans différents temples aux couleurs éclatantes, on atteint le sommet de l’édifice principal qui offre une vue à couper le souffle sur la vallée. Je garderai toute ma vie en mémoire ce ciel d’un bleu intense et la roue de Dharma dorée, entourrée de deux cerfs, qui représente les enseignements de Bouddha.




































































Lijiang et le Lac du Dragon Noir…
On poursuit notre exploration du Yunnan en descendant vers le Sud et Lijiang en bus. Les paysages sont grandioses et on passe à proximité des fameuses Gorges du Saut du Tigre, qu’on aurait souhaité arpenter mais il faut se résigner car le temps nous manque cruellement. Lijiang est une ville où la minorité Naxi est très présente. Le centre ville est extrêmement bien conservé et arpenter son dédale de ruelles pavées est un vrai régal. De nombreux cours d’eau paisibles s’immiscent dans la ville et ses rives sont particulièrement fleuries et flanquées d’échoppes et de bâtiments traditionnels soignés.
Après avoir parcouru le centre ancien, on prend la direction du Lac du Dragon Noir, qui est blotti au milieu d’un parc arboré qui invite à la flânerie. Il offre une vue imprenable sur le Mont du Dragon de Jade et ses 5 500 mètres d’altitude. Une belle escale de plus dans notre périple chinois.







































Dali et le Temple des Trois Pagodes…
Dernière étape de notre séjour dans le Yunnan à Dali, où la minorité Baï est très représentée. Ici, pas de ruelles pavées mais de larges rues ouvertes assez fréquentées. Après une petite session shopping dans la rue des étrangers, on décide d’aller visiter le Temple de l’Admiration situé à quelques kilomètres. En chemin, on tombe nez-à-nez avec une des majestueuses Portes de la Ville. On gravit quelques marches pour l’examiner de plus près. C’est alors qu’on aperçoit un couple de jeunes mariés venu faire un shooting photo profitant du joli cadre pour immortaliser leur union sous un soleil tenace.
Après une vingtaine de minutes de marche, on pénètre dans l’enceinte du Temple de l’Admiration. C’est grandiose, une vaste esplanade s’ouvre sous nos yeux, avec en arrière plan, trois majestueuses pagodes très aériennes qui se dressent fièrement vers le ciel. La vue depuis le sommet du Temple offre un panorama exceptionnel avec les trois Pagodes au premier plan et le Lac Erhai en arrière plan.
Retour au centre-ville après cette balade apaisante. On apprend que la ville recèle le deuxième plus Grand Temple de Confucius de Chine, dédié à l’immensité du savoir du grand philosophe et auteur du 6ème siècle que j’affectionne particulièrement. Portiques, cours intérieures et pavillons se succèdent pour le plus grand plaisir de nos yeux.
On finit notre journée en cherchant l’intrigante Cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus de Dali, en retrait des grands boulevards. Construite dans un style local, elle surprend les Occidentaux que nous sommes. Ouverte mais guère fréquentée, elle est bien entretenue et finement décorée.





















