Si on parle de l’Iran, on pense rapidement à l’image noire du pays : Révolution islamique (si bien décrite dans le film animé Persépolis), guerre contre l’Irak et Saddam HUSSEIN, et plus récemment les difficiles négociations concernant le nucléaire et le bras de fer économique avec Donald TRUMP…
Mais l’Iran c’est aussi et surtout une terre dotée d’une extrême richesse culturelle. En effet, l’antique Perse à l’histoire mouvementée a laissé derrière elle un patrimoine unique au monde encore largement préservé. Elle constitue l’une des civilisations continues les plus anciennes du monde et compte plus d’une vingtaine de dynasties aux influences métissées.
L’Iran est bordée au Nord par la Mer Caspienne, où est d’ailleurs produit le prestigieux caviar, et au sud par les golfes d’Oman et Persique, particulièrement riche en hydrocarbures. Le pays, dont la superficie représente trois fois celle de la France, possède des frontières terrestres avec l’Irak, la Turquie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan à l’Ouest ; le Turkménistan, l’Afghanistan et le Pakistan à l’Est.
L’Iran se caractérise par une altitude moyenne élevée, dominant de 600 mètres de haut les plaines de la Mésopotamie, de l’Indus et de la Mer Caspienne. Les plateaux iraniens très arides, sont bordés au Nord par la chaîne enneigée de l’Elbrouz et à l’Ouest par les montagnes du Zagros. Les habitants se concentrent sur les versants de ces montagnes en bordure de désert.
Mais l’Iran c’est aussi un peuple fier et très cultivé présentant un sens de l’hospitalité inégalé, découlant du Taarof, sens de l’accueil et art de la politesse hérités de l’islam chiite… « Welcome to Iran« , combien de fois avons-nous entendu ce message de bienvenue pendant notre séjour persan ? On ne les compte plus ! Une pensée spéciale à nos amis de Téhéran Hossein, Mohammad Reza et Sara ! Mais également à un DJ londonien d’origine iranienne Hiatus qui nous a fait rêvé avec ses musiques bien avant le départ ! Ambiance :
De la tentaculaire Téhéran, nous irons chercher de la fraîcheur dans les splendides jardins des maisons traditionnelles exubérantes de Chiraz, avant de poursuivre vers l’antique Persépolis et les tombeaux Achéménides. De l’hostile Désert du Lut, nous irons à la conquête de Yazd, aride berceau des Zoroastriens, puis nous remonterons tranquillement vers la Capitale culturelle, la célébrissime Ispahan toute en finesse, reflet de l’époque Safavide. Une dernière halte à Kashan, capitale des roses aux demeures cossues clôturera notre périple iranien. C’est parti !
Téhéran
Palais du Golestan
Arrivés dans la tentaculaire capitale iranienne, qui avec son agglomération totalise près de 15 millions d’habitants, nous décidons de partir à l’assaut d’un de ses joyaux, le Palais du Golestan. Signifiant littéralement en persan « Palais du jardin des fleurs« , il s’est développé dans l’enceinte de l’ancienne citadelle édifiée au XVIème s. sous le règne Safavide. Deux siècles plus tard, les Qadjar font de Téhéran leur nouvelle capitale et l’ensemble devient cité royale. Ses ornements sont particulièrement représentatifs de l’art et de l’architecture Qadjar. Jardins, bassins, mosaïques, vitraux, miroirs étincelants, tout est parfait, tout est géométrique, on en prend plein les yeux. Certains détails rappellent l’Occident, d’autres au contraire sont profondément ancrés en Orient, mais qu’on aime ou non, on ne peut être qu’impressionné !
Tour Azadi
Symbole de Téhéran, à l’instar de la Tour Eiffel pour Paris, le monument appelé initialement Tour Mémorial des Rois, a été inauguré en 1971 par le dernier Shah d’Iran pour marquer les 2500 ans de l’Empire Perse. Elle sera rebaptisée Tour Azadi – Tour de la Liberté – après la Révolution de 1979. Elle mesure 45 m de haut et est entièrement recouverte de quelques 25 000 plaques de marbre blanc d’Ispahan. La Tour marie les styles pré et post-islamiques de l’Iran.
Chiraz
Cap au Sud du pays vers Chiraz, la ville des poètes et des jardins. Situé à près de 1500 mètres d’altitude et au pied des montagnes de Zagros, la ville présente un patrimoine architectural incomparable. Ce sera l’un de nos plus gros coups de cœur du séjour. L’ambiance douce et paisible, la taille humaine du centre-ville (et la gentillesse des locaux encore une fois), nous séduirons pour de bon.
Jardin Eram
Il fait plus chaud qu’à Téhéran, mais on oubliera le tee-shirt et le short, respect de la culture locale oblige. Le jardin d’Eram, ou « Jardin du Paradis » en persan a été conçu au XXème s. autour d’un pavillon de l’époque Qadjar. Richement décoré, il se déploie devant un grand bassin rempli d’eau cristalline qui reflète le paysage alentour. De nombreuses variétés d’agrumes, de grenadiers, de roses constituent un tableau végétal d’un esthétisme rare.
Tombeau de Hafez
Comment venir à Chiraz et ne pas rendre hommage à Hafez, probablement le plus célèbre des poètes iraniens ! Hafez est renommé pour ses poèmes lyriques évoquant des thèmes mystiques du soufisme en mettant en avant les plaisirs de la vie.
« Même si l’abri de ta nuit est peu sûr et ton but encore lointain sache qu’il n’existe pas de chemin sans terme. Ne sois pas triste. » Extrait.
« Dans la roseraie d’Iram, la nuit dernière, l’air était très doux et la chevelure des jacinthes s’abandonnait à la brise de l’aube… » Extrait.
Citadelle de Karim Khan
L’impressionnante bâtisse fortifiée, dont nous n’attendions rien au départ, s’avère particulièrement intéressante à l’intérieur. Érigée au XVIIIème s. par Karim Khan, le premier roi de la dynastie Zand, elle comporte un Palais d’été et un Palais d’hiver disposés autour d’une cour bordée d’orangers.
Mosquée Vakil
Entre chien et loup, nous décidons de visiter un dernier monument lors de cette première journée chirazienne. Nous tombons sur l’entrée de l’envoûtante Mosquée Vakil (Mosquée du Régent) bâtie sous la dynastie Zand. Elle est presque vide. Bordée de deux iwans en vis-a-vis, sa grande cour possède un long bassin rectangulaire. Les coupoles et les muqarnas aux céramiques typiques de la ville nous impressionnent. Puis, le temps s’arrête, l’appel à la prière retenti alors qu’une petite brise légère nous caresse la peau. On aperçoit le reflet de l’un des iwans dans le bassin.
Moment magique !
Mosquée Rose
La star de la ville, c’est bien elle, la Mosquée Rose. Son nom officiel est Mosquée Nasir-ol-Molk, elle fût construite sous la dynastie Qadjar. Richement décorée également, elle se découvre au petit matin pour apprécier la lumière produite par les rayons de soleil qui transpercent les vitraux colorés et viennent sublimer les tapis persans. Soyons clairs, vous ne serez pas seuls et l’ambiance intime que nous avions savouré au sein de la Mosquée Vakil la veille n’y sera pas. Mais le site reste assez magique malgré la horde d’instagrameurs en quête du meilleur selfie. Les iwans, muqarnas et céramiques sont sublimes.
Maison Zinat ol-Molk
A deux pas de la Mosquée Rose, on pénètre à l’intérieur de la Maison Zinat ol-Molk. Cette splendide demeure patricienne est de proportions relativement modestes, mais ses intérieurs ornées de miroirs à facettes, moulures et autres vitraux nous charment encore une fois.
Maison Narenjestan
Puis, dans le même esprit mais bien plus imposante, la Maison Qavam, également appelée Maison Narenjestan, présente un jardin remarquable composé de fontaines, dattiers, palmiers, agrumiers et autres plantes fleuries. Les parfums qui s’en dégagent raviront nos narines.
Mausolée de l’Emir Ali
Après une visite impressionnante dans le Chah Tcheragh, plus important lieu de pèlerinage de Chiraz composé d’une mosquée et d’un mausolée, je me sens un peu frustré de ne pas avoir pu dégainer mon objectif. On nous conseille alors de visiter le Mausolée de l’Emir Ali. Nous ne l’avions même pas identifié à la base dans nos choix de visite mais je dois dire que l’accueil y était excellent : petits gâteaux, thé et échange sur la foi avec les gardiens. Je suis resté bouche bée face au spectacle éclatant de la lumière produite par ces milliers de fragments de miroirs vénitiens décorant le mausolée.
Persépolis
On se réjouit de jouer les archéologues aventuriers en herbe à la Indiana Jones en nous rendant à Persépolis. Capitale de l’Empire Perse Achéménide, à 75km au Nord-Est de Chiraz, la cité antique fut élevée par Darius Ier au Vème s. av J.-C.
On emprunte l’escalier principal monumental pour accéder à l’immense terrasse où se déploie un gigantesque complexe de Palais aux colonnades en plus ou moins bon état. Sous une chaleur écrasante, on nous remet un casque proposant de la réalité augmentée nous permettant d’appréhender facilement à quoi ressemblaient les lieux avant le carnage destructeur entrepris par Alexandre le Grand. Le style architectural est métissé, empruntant certains éléments à l’Egypte antique, l’Assyrie, la Mésopotamie ou encore la Grèce Ionienne où s’étendent les frontières de l’Empire Perse… La Porte de toutes les Nations gardée par les deux Lamassus monumentaux a été construite par Xerxès Ier, fils de Darius Ier. Elle marque l’unité de l’Empire composé de nombreux territoires allant de la Lybie à l’Egypte et de la Grèce à la Russie à l’Ouest jusqu’aux confins de l’Inde et de la Chine à l’Est.
Les Perses étaient très tolérants, tandis que leur religion, le mazdéisme développait une morale exigeante basée sur la recherche du bien, de la justice, et le rejet du mensonge. Comme conquérants, ils se montraient cléments avec les vaincus, ce qui était alors une nouveauté extraordinaire, comparée à la cruauté des méthodes guerrières des Assyriens ou des Babyloniens. De nombreux représentations d’Ahura Mazda, divinité centrale de la religion mazdéenne, sont visibles sur les magnifiques bas-reliefs sculptés sur les escaliers et portes des palais représentent la diversité des peuples composant l’empire.
Naqsh-e Rostam
A 5 kilomètres de Persépolis, nous nous rendons à Naqsh-e Rostam. Il s’agit d’un autre site archéologique présentant un ensemble de quatre tombes royales rupestres achéménides. Monumentales, elles renferment les tombeaux de Darius Ier, Xerxès Ier, Artaxerxès Ier et Darius II.
Faisant face à la roche, l’intrigante Ka’ba-ye Zartosht (Kaaba de Zoroastre), monument zoroastrien de la même époque veille sur le site.
Meymand
En route pour Yazd, nous nous arrêtons avec notre excellent guide et chauffeur Mehdi (Compte Instaram Persiexplore), dans la cité troglodyte de Meymand, encore partiellement habitée de nos jours. Nous visiterons une chambre d’hôte restaurée avec soin par ses amis.
Kerman
Après autant de culture, nous avons comme une envie de grands espaces. C’est la partie aventure de notre voyage qui débute. Pris en charge par notre guide Mansour (www.irankalut.com), nous nous laisserons porter dans la magnifique province de Kerman sur la route de l’Afghanistan et du Pakistan ! Au programme : une imposante citadelle de terre crue, un canyon secret abritant une piscine naturelle et enfin l’énigmatique désert du Lut.
Citadelle de Rayen
Deuxième édifice en briques crues au monde par sa superficie, la Citadelle de Rayen a été fondée sous la dynastie Sassanides il y a plus de 1 500 ans. La plus grande citadelle fortifiée de ce type est celle de Bam encore un peu plus au Sud, mais qui a payé un lourd tribu lors d’un puissant tremblement de terre en 2003. Mansour et son enthousiasme indéfectible nous guide à travers le dédale de la forteresse quasi déserte. On a l’impression d’être dans un décor de Star Wars. Les remparts crénelés et autres portes à arcs brisés apportent une certaine élégance à l’édifice.
Canyon de Késhit
Avec Mansour au volant de sa Dacia tout terrain, nous nous enfonçons dans les montagnes qui entourent Kerman. Un premier stop nous permet de découvrir les strates colorées entrelacées qui les composent. Puis, après avoir franchi un petit col, nous arrivons sur un très vaste plateau encore plus aride. Nous semblons seuls au monde, la route est déserte, mais en excellent état. On atteint notre prochaine destination, le Canyon de Késhit. Il s’agit d’une faille d’une bonne centaine de mètres de profondeur au sein de laquelle coule un petit cours d’eau. Cet écosystème, classé en réserve naturelle protégée, foisonne de vie : eau cristalline, dattiers, palmiers, plantes en tout genre, oiseaux. C’est comme si tout la vie du plateau s’y concentrait. On descend dans le Canyon pour gagner une petite cascade qui alimente une piscine naturelle aux eaux turquoises. Une baignade s’impose ! Mansour nous amènera ensuite manger dans une palmeraie chez une famille produisant des dattes, mais avant cela nous explorerons le village abandonné à proximité. Il est en ruine et totalement en briques crues. On se croirait à Agraba, il ne manque plus qu’ Aladdin et Apu pour nous guider !
Désert du Lut
Après une courte nuit dans un écolodge aux portes du désert, nous laissons la Dacia de Mansour pour un vrai 4X4. Le réveil à l’aube est un peu rude mais le lever de soleil au cœur du Désert du Lut s’annonce grandiose ! Le Désert du Lut – littéralement désert du vide – est l’un des endroits les plus arides et hostiles de la planète. Un record planétaire y a été enregistré en 2005 avec plus de 70°C à l’ombre. Heureusement, nous sommes en octobre et la température est plutôt clémente ! L’immensité du Désert nous étreint. Mansour est très fier de nous montrer cette merveille. On fera un pit-stop dans un ancien caravansérail à l’abandon. Les paysages sont très variés, sculptés par les vents violents. Ça et là se dressent des formations immenses comme de petites montagnes, puis ailleurs, d’innombrables collines régulières qui semblent irréelles. On se croirait sur Mars !
Yazd
Nous voilà à Yazd, ville plusieurs fois millénaire aux portes de deux déserts. Véritable oasis fondée au IIIème millénaire avant J.-C., il s’agit d’une des plus anciennes villes du monde. Les ruelles y sont étroites, les portes joliment travaillées, le centre-ville parait surgir d’un autre temps. La ville a développé un système très ingénieux de climatisation naturelle avec les Badgirs – Tour du Vent – et mis en place un réseau de canalisation efficace, les qanats, lui permettant de survivre dans cet environnement hostile. Située sur la Route de la Soie, Marco Polo y fit escale au XIIIème s.
Mosquée du Vendredi
Signal fort dans la ville, richement décorée, la Mosquée du Vendredi ne passe pas inaperçue avec sa façade monumentale et ses deux minarets qui culminent à 48 mètres de haut, les plus hauts d’Iran. Construite il y a plus de 900 ans sur l’emplacement d’un ancien temple du feu zoroastrien, elle présente un magnifique exemple du style azéri de l’architecture perse. Les céramiques sont d’une finesse rare. Le lieu est splendide !
Jardin Dowlat Abad
Petite pause fraîcheur bien méritée au Jardin Dowlat Abad. Il s’agit de la résidence d’un ancien gouverneur établit dans un jardin de 7 000 m2. Le bassin principal est bordé de pins, grenadiers et agrumiers qui offrent un peu d’ombre bien appréciée. Les bâtiments sont finement décorés entre coupoles, vitraux et moucharabieh aux formes géométriques…
Zoroastisme
Avant de découvrir quelques sites emblématiques de la foie zoroastrienne originaire de Yazd, voici un petit décodage au travers des 7 piliers de la première religion monothéiste au monde analysés par le magazine Géo. Ces préceptes s’avèrent tout à fait d’actualité :
1/ Prier un dieu unique
Ahura Mazda – le seigneur sage – est le dieu unique de la religion prêchée par le prophète Zarathoustra. Cet être suprême est le créateur du ciel et de la Terre, de l’homme, ainsi que des quatre éléments, l’eau, la terre, l’air et le feu.
2/ Faire le bien autour de soi
Le code de conduite zoroastrien se résume ainsi : «bonnes pensées, bonnes paroles, bonnes actions». En effet, en créant l’homme, Ahura Mazda lui a accordé le libre arbitre, mais une seule voie, celle de la droiture, conduit au bonheur.
3/ Vénérer le feu
Trois des éléments divins (l’air, l’eau et la terre) existent sans le concours de l’homme. Au contraire du feu qui, lui, doit être alimenté pour continuer à vivre.
4/ Lutter contre l’oppression
Le zoroastrisme rejette toute forme de soumission et, en premier lieu, l’esclavage. Dans cette religion, la femme est l’égale de l’homme.
5/ Respecter toutes les formes de vie
L’homme, en charge du monde créé par Ahura Mazda, ne doit pas faire de mal aux animaux. Le sacrifice de ces derniers, considéré comme un crime, est prohibé.
6/ Rejeter l’idolâtrie
Les adeptes du zoroastrisme ne doivent pas vénérer la pierre, les statues, ou tout autre lieu qui a été construit. Dieu, dans la pensée zoroastrienne, n’habite pas dans un sanctuaire édifié par l’homme, mais dans le cœur de ce dernier.
7/ Cultiver la joie de vivre
L’enseignement de Zarathoustra insiste sur l’importance de l’humilité, de la solidarité envers son prochain, mais aussi… sur la bonne humeur. Faire une fête une fois par mois, être joyeux et rire autant que possible sont des préceptes zoroastriens. (Source Géo).
Temple du Feu
Dans les Temples du feu, les flammes sacrées au pouvoir purificateur, qui ne doivent jamais s’éteindre, sont protégées sous un globe ou derrière une vitre pour ne pas être souillées par le souffle des hommes.
Le Faravahar est l’élégant symbole du zoroastrisme. Cet hybride homme-oiseau est rempli de codes : les ailes à trois rangées rappellent l’importance de la bonne pensée, de la bonne parole et de la bonne action. La queue à trois niveau évoque l’obligation de piétiner les mauvaises pensées, mauvaises paroles et mauvaises actions. Le cercle symbolise la vie éternelle. L’âge avancé de l’homme insiste sur le respect des aînés et leurs connaissance. Les deux pendants incarnent le bien et le mal inscrits en chacun de nous. La main droite levée évoque le souhait d’aller vers le progrès, la voix de Dieu. L’anneau porté par le vieil homme symbolise le respect de sa parole.
Chak-Chak
A plusieurs dizaines de kilomètres de Yazd se trouve le hameau de Chak-Chak abritant un sanctuaire, érigé dans le flanc d’une montagne. Il s’agit d’un des plus importants lieux de pèlerinage des zoroastriens. Perdu en plein désert il s’en dégage une atmosphère sereine.
Tour du silence
Les Tours du silence sont les lieux de rites funéraires des zoroastriens. Les corps sans vie des défunts sont déposés au sommet de ces structures pour se décomposer, parfois avec l’aide des vautours. Ces rites étaient pratiqués encore jusque dans les années 70.
Kharanaq
Nous passerons par le village abandonné de Kharanaq, qui se caractérise à nouveau par des constructions en briques de terre crue. Les conditions sanitaires s’étant dégradées au cours des dernières décennies, la population a du être relogée dans une ville nouvelle édifiée à proximité. Cependant, les nouvelles constructions sont moins bien isolées que celles de l’ancien village et beaucoup regrettent leur ancien domicile plus frais.
Meybod
Petite excursion à Meybod, où nous visiterons la Forteresse de Narin Qaleh, offrant une vue magnifique sur la ville et la région. Nous aurons un gros coup de cœur pour l’extraordinaire et très photogénique pigeonnier de la ville. Il comporte plus de 4000 nichoirs servant à récolter les fientes produites par les volatiles dont ils se servaient comme engrais.
Ispahan
Nous voici à Ispahan, surnommée « La Moitié du Monde », pépite de la culture perse et clou du spectacle pour les touristes en séjour en Iran. Capitale de l’empire sous la dynastie Séfévides entre le XVIème s. et le XVIIIème s., le Chah Abbas et les monumentaux travaux qu’il y a entrepris font de la ville une véritable vitrine du savoir-faire, de l’art et de l’architecture extrêmement raffinés de l’époque !
Place Naghch-e Djahan
La célébrissime Place Naghch-e Djahan – littéralement miroir ou portrait du monde – est l’une des plus vastes places au monde avec ses 9Ha (560 mètres de long sur 160 de large). La place tenait une importance stratégique en regroupant à la fois le pouvoir du Chah avec le Palais Ali Qapu, le pouvoir du clergé avec les Mosquées de l’Imam et Mosquée Cheikh Lotfollah et le pouvoir des commerçants avec le bazar impérial.
Pour la petite histoire, des matchs de polo y étaient également organisés, sport dont l’origine est perse (le chogan).
Mosquée du Chah
La Mosquée du Chah, également appelée Mosquée de l’Imam, a été construite sur les ordres du Chah Abbas et constitue le plus grand monument qu’il fit bâtir. Le Chah la considérait comme son chef d’oeuvre, l’impressionnante finesse des décors en atteste d’ailleurs !
Dès que nous franchissons le Pishtak (portail d’entrée), nous sommes éblouis par la beauté des lieux, mais également un peu désorientés car l’édifice est immense et deux écoles coraniques la complètent. Dans la salle du Merhab, nous aurons l’immense privilège d’assister à un petit chant sacré qui conférera encore une autre dimension à cette sublime mosquée !
Mosquée du Cheikh Lotfollah
La Mosquée du Cheikh Lotfollah, également appelée oratoire du Roi, est la première mosquée érigée à Ispahan. Elle présente un plan quasi unique : pas de minaret, aucune cour intérieure, un dôme à la dominante jaune… Peu importe, c’est celle du Roi ! Mention spéciale pour les muqarnas d’une rare finesse et le dôme principal monumental le plus impressionnant qu’il m’ait été donné de voir ! L’ambiance dans cette mosquée et très particulière car les repères sont tout à fait différents… Pour moi, la plus incroyable mosquée d’Iran.
Palais Ali Qapu
Le Palais Ali Qapu, – Porte d’Ali en persan – est le Palais principal qui donne sur la Place Naghch-e Djahan. Selon la légende, Chah Abbas Ier aurait pris les portes du tombeau de l’Imam Ali à Karbala pour les installer dans ce palais.
Il servait au Chah de lieu de réception et de tribune officielle. Sa terrasse qui offre une vue imprenable sur la Place, est surmontée d’un toit en bois finement décoré et soutenu par dix-huit piliers monumentaux. Les fresques des salles supérieures et les niches complexes qui habillent la salle de musique nous en mettent encore une fois plein les yeux !